Chronique des temps barbares
Café Littéraire de la Terrasse - Chronique des temps barbares (22)

Dominique nique, nique… 

En hommage à sœur Sourire, militante du droit des femmes à la contraception, qui se suicida avec sa compagne par désespoir, il y a vingt cinq ans, le 29 mars 1985, après qu’elle fut poursuivie par le fisc belge pendant quatre années, quatre années de souffrance, et alors que la société des Auteurs lui devait beaucoup plus qu’il ne lui réclamait.

Sur l'air de…

   Dominique nique, nique
   Sortant tout nu de son bain
   L’air tout à fait coquin
   Avisant la chambrière
   Lui met la main au derrière
   « J’ai envie d’un gros câlin »

   La belle lui dit « Bernique,
   Tu es vieux, je n’ai pas faim
   Enlève donc ta main
   Tout ceci est ridicule
   Je ne veux pas qu’on m’enc…
   Garde ça pour tes copains »

   Conservant son air lubrique
   Il lui dit sans compassion
   « Juste une fellation.
   Tu peux garder ta culotte
   Je n’ai pas le temps qu’on l’ôte
   J’ai rendez-vous ce matin »

   Sans attendre le piqu’-nique
   La belle lui fait faux bond
   Disparaît dans le fond
   Il lui ferait bien la course
   Mais s’empêtre dans ses bourses
   Il se finit à la main

   Dominique nique, nique
   N’a pas niqué ce matin
   Il est d’humeur chagrin
   Succombant à la panique
   Il s’enfuit comme un lapin
   En oubliant son grelin

   Tout ceci serait comique
   Ne vaudrait pas un douzain
   Pas le moindre quatrain
   Mais qu’un homme politique
   Agisse comme un gredin
   Voilà qui n’est pas malin

   Pas de morale angélique
   On oublie que les puissants
   Ont de bien longues dents
   Et qu’ils usent de la trique
   Et qu ils tuent, violent, pillant,
   S’attaquant aux pauvres gens

   Dominique nique, nique...
   S’est fait piqué ce matin
   Il est entre les mains
   Des polices d’Amérique
   Qui l’ont serré en chemin
   Le Parti est orphelin

– Patrice, vous n’êtes guère charitable envers ce pauvre monsieur Strauss-Kahn. Il a droit à la présomption d’innocence, comme moi. Vous écrivez comme ceux qui, avant la révolution française, publiaient des libelles contre la reine et le roi, tous aussi fantasques les uns que les autres et qui ont valu, à cette reine et à ce roi, de monter sur l’échafaud.

– Certes, monsieur Servier.

– Vous avez même organisé une conférence sur la rumeur. Là, je ne vous comprends pas…

– Cette chanson me trotte dans la tête à chaque fois que j’entends ce prénom, Dominique, et je n’ai pu m’empêcher… Et puis, voir un ancien ministre des finances entre les mains de la police, fût-elle américaine et fût-il innocent, ne me navre pas. Combien parmi ses sbires en ont-ils embêté, des contribuables, poussé à la ruine, au suicide pour payer les ors de la République.

– Patrice, ce n’est pas une raison. Les ministres, et particulièrement ceux des finances, sont des gens bons, doux, à l’écoute du contribuable. Regardez comment Christine Lagarde a renfloué ce pauvre Bernard Tapie.

(à suivre...)

P.B. 15 mai 2011

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