Exemple 2 - la cave
Café Littéraire de la Terrasse - L'atelier d'écriture

La structure de la phrase ; travail pratique : description d'un grenier ou de greniers

Résumé : Tout texte doit être structuré de deux façons complémentaires :
- La dernière phrase doit justifier le choix de la première. On boucle ainsi une période. L'après n'est plus comme l'avant mais il y est indissolublement lié ;
- A l'intérieur d'un texte, la structure de chaque phrase introductive doit être identique à la précédente. C'est la première phrase d'une description, par exemple, qui donne le ton, et les suivantes doivent être construites comme la première ; si l'on commence par "elle est", on doit poursuivre par "elle est", ou "elle a", ou "son", ou "sa", etc.. de façon que le lecteur ne soit pas surpris et décontenancé pendant sa lecture par un brusque changement de style ou de personnage. Une description commencée, autre exemple, par une juxtaposition, doit se poursuivre par d'autres juxtapositions, et ainsi de suite. Enfin, on ne doit pas avoir peur d'utiliser des verbes simples.

Avant de passer à l'écriture, on recherche, comme à chaque séance d'atelier, les analogues et les inverses se rapportant au sujet traité.

Toute latitude est laissée au participant pour choisir d'écrire son texte soit sur un grenier particulier, soit sur les greniers en général, en description pure ou en fonction, en mélange des deux ou sur tout autre moyen à sa convenance.

Texte proposé par l'animateur.

À la campagne, dans les hameaux, dans les villages, les maisons ont toutes des greniers. À la ville, les immeubles n’ont pas de greniers. À la campagne, les maisons ont toutes des caves. À la ville, il y a des caves, comme à la campagne. Les caves, à la ville, servent de cave et de grenier. On y a mis du vin, comme à la campagne, mais comme elles étaient trop souvent visitées, on y a laissé seulement des affaires de peu de valeur, les chaussures de ski, les palmes et les masques de plongée, et puis ce qui encombre et qui peut encore servir.
À la campagne, dans les greniers, on trouvait des trésors. C’était le paradis des enfants qui fouillaient, fouinaient, jouaient, avec les vieilles robes, les vieux chapeaux, les soldats de plomb, les poupées en biscuit, qui dévoraient de vieux magazines, découvraient de vieilles photographies…
Las, les campagnes ont été désertées par leurs habitants qui sont allés en ville, y ont acquis de nouvelles habitudes. Lorsqu’ils reviennent dans les campagnes, avec ces nouvelles habitudes, ils transforment ces greniers en pièces d’habitation, en chambres d’amis, en salles de bain. Il n’y a plus guère de greniers à la campagne. Les affaires, les objets dont on les peuplaient, sont relégués à la cave, vendus dans les brocantes avec la chance d’une nouvelle vie, ou tout simplement jetés. Pour ces derniers ce qui n’était qu’un purgatoire, ce séjour en grenier, est devenu un enfer, avec, au bout du chemin, l’incinérateur pour seule perspective.
À la campagne, il n’y a plus de greniers peuplés d’ombres. La ville y a été transportée.

Le sujet traité lors de l'atelier suivant est donné à la fin de chaque séance. Les participants s'y préparent ainsi pendant la semaine en s'interdisant toutefois d'en écrire une seule ligne. La préparation doit être totalement et purement mentale. Sujet prochain : Deux personnes parlent d'une troisième ; elles sont d'accord entre elles ; elles en parlent en bien.

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