Exemple 10 - Le rythme et la versification
Café Littéraire de la Terrasse - L'atelier d'écriture

Introduction au rythme et à la versification

Le passage à la ligne, séquence après séquence, permet de compter, lorsque l'on n'en a pas l'habitude, le nombre de pieds de chaque séquence. Suivant la qualité du texte que l'on veut rédiger, suivant chaque idée incrite dans chaque phrase, et chaque séquence dans la phrase, il est différents rythmes que l'on peut adopter. On peut l'accélérer comme le ralentir, en réduisant chaque séquence ou en les allongeant, lui donner un nombre pair ou impair de syllabes. En cela, le choix des mots, leur agencement, sont décisifs pour faire naître l'effet souhaité. Des exemples ont été choisis dans une pièce de Molière écrite en vers et en prose, La Princesse d'Elide. Les parties en vers et chantées possèdent les rythmes suivants : développement : 12, 5-6, 12, 10 ; refrain 7, 7 ou bien encore : 7, 7, 7, 7, 7, 7, 12, 12, 5, 5, 12, et encore : 5, 5, 5, 5, 5, 7, 5. Les parties en prose, commentées, permettent de faire ressortir les rythmes particuliers suivants : 5, 8, 7 ; 8, 11 ; 8, 5, 14 ; 11, 11 ; 8, 7, 8, 8, 8 et encore 11, 10 ; 11, 6, 8. Le texte, globalement, est largement servi en alexandrins et en octosyllabes ce qui est le propre de l'iambe et ponctué de phrases au nombre impair de syllabes, l'ensemble relevant autant de la vivacité que du confort de la diction et de l'écoute.

Les contraintes proposées : On privilégie l'iambe, l'alexandrin en fin de phrase conclusive, le nombre impair de syllabes pour toute question appelant réponse. On brise le rythme pair à quelques endroits précis du texte.

Sujet proposé : les astres, l'air, l'eau, le vent, etc..), l'un d'eux, au choix

Textes proposés par l'animateur.

Soleil
À mes pieds, dans la boue qui l’entoure, (9 (3 – 6))
Une flaque, une flaque modeste, (9 (3 – 6))
Réfléchit un soleil que je n’aperçois pas, (12)
Une étincelle, vive, intense, (8)
À vous brûler les yeux, (6)
Frêle et tremblante cependant, (8)
Éblouissante et pâle, (6)
Timide, dirait-on. (6)
Que fais-tu là, Soleil (6)
Si bas planté (4)
Dans ton cadre de boue ? (6)
En as-tu assez (5)
Du ciel qui t’auréole ? (6)
Que fais-tu là, si bas ? (6)
Le soleil indécis ne me répondra pas. (12)
Il attendait sans doute un passage d’oiseaux (12)
Une brume, un pinson, (6)
Une feuille emportée par le vent, (9 (3 – 6))
Pour prendre son envol (6)
Regagner le séjour qu’il n’avait pas quitté. (12)

Un soleil à mes pieds gît (7 (6 – 1))
Tombé de haut. (4)

Lune
La lune est pâle au ciel de l’ombre, (8)
Elle cherche à tâtons son chemin (8)
Frappant de sa canne d’argent (8)
Le bitume imprécis de son aveugle course. (12)
Elle est un œil qui s’ouvre le matin, (10)
Et se ferme le soir. (6)
Elle est un ventre mou (6)
Qui se cherche un enfant. (6)
Rousse au lever, blanche au coucher (8)
Elle roule ainsi qu’une pierre dans l’eau (11 (5 - 6))
Furieuse d’un torrent. (6)
Lune, pâle blessure, (6)
Vaisseau de sang, (4)
Goutte de lait, (4)
Un couteau brille entre tes dents. (8)

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